Fronton du Collège de France Le Collège de France, situé place Marcelin-Berthelot, dans le quartier latin de Paris (V arrondissement) est un grand établissement d'enseignement et de recherche. Il dispense des cours non diplômants de haut niveau dans des disciplines scientifiques, littéraires et artistiques. L'enseignement est gratuit et ouvert à tous sans inscription, ce qui en fait un lieu à part dans la vie intellectuelle française. Être nommé professeur au Collèg
Fronton du Collège de France Le Collège de France, situé place Marcelin-Berthelot, dans le quartier latin de Paris (V arrondissement) est un grand établissement d'enseignement et de recherche. Il dispense des cours non diplômants de haut niveau dans des disciplines scientifiques, littéraires et artistiques. L'enseignement est gratuit et ouvert à tous sans inscription, ce qui en fait un lieu à part dans la vie intellectuelle française. Être nommé professeur au Collège de France est considéré comme une haute distinction dans l'enseignement supérieur français.
Histoire
Sa fondation remonte à l’époque de François I, lorsqu’en 1530 son « maître de librairie », le grand traducteur d’œuvres antiques Guillaume Budé, lui suggère d’instituer un collège de « lecteurs royaux », laïcs payés par le Roi, chargés d’enseigner des disciplines que l'Université de Paris ignorait. Deux postes de professeurs furent initialement créés, un pour le grec et un pour l’hébreu, puis ce nombre passa rapidement à dix avec l'enseignement du droit français, du latin, des mathématiques et de la médecine. Dès lors le Collège royal, dont la devise est « Docet omnia » (Il enseigne tout), restera un des lieux d’excellence de la transmission du savoir en France. D'abord appelé « Collège royal », il connut différentes appellations (« Collège impérial »), avant de recevoir son nom actuel en 1870. Missions
À l'heure actuelle, le Collège est divisé en cinq ensembles de disciplines (sciences mathématiques, sciences physiques, sciences naturelles, sciences philosophiques et sociologiques, sciences historiques, philologiques et archéologiques). Il compte 54 chaires, allant des « communications cellulaires » (Jean-Pierre Changeux) aux « équations différentielles et systèmes dynamiques » (Jean-Christophe Yoccoz) en passant par l'« histoire des syncrétismes de la fin de l'Antiquité » (Michel Tardieu), auxquelles il faut adjoindre les nombreuses sommités scientifiques européennes qui sont régulièrement invitées. Depuis 2004, une nouvelle chaire de création artistique a été instituée. Le Collège de France dispense des cours non diplômants de haut niveau dans ces disciplines scientifiques et littéraires. L'enseignement est gratuit et ouvert à tous sans inscription, ce qui en fait un lieu à part dans la vie intellectuelle française. Une célèbre photo montre la foule qui venait y écouter Henri Bergson et dont une partie devait suivre le cours, ou tenter de le faire, depuis l'extérieur de la salle (fenêtres ouvertes). Antenne
Il existe une antenne du Collège de France située dans l'Europôle méditerranéenne de l'Arbois à Aix-en-Provence, en lien avec l'Université Paul-Cézanne - Aix-Marseille . Cette annexe est consacrée aux risques climatiques et sismo-tectoniques et accueille, entre autres chercheurs Xavier Le Pichon (chaire de géodynamique) et Édouard Bard (chaire d'évolution du climat et de l'océan). Chaires
Collège de France Les chaires du collège de France ne sont pas immuables et présentent une grande diversité dans leur dénomination. Depuis sa création sous François I, ce qui donne à cette institution unique une extraordinaire souplesse, elles peuvent évoluer en fonction des acquis de la science et de la recherche. Cette évolution apparaît lors du départ du titulaire (décès, retraite). Elle est très ouverte car les sciences peuvent succéder aux lettres et les lettres aux mathématiques. L'assemblée des professeurs décide de ces évolutions et attribue une chaire à un savant, non exclusivement sur ses titres universitaires - sans que cet élément soit toutefois la règle - mais d'abord sur la renommée et l'importance de ses travaux.
- Sciences mathématiques :
- Analyse et géométrie : Alain Connes
- Équations différentielles et systèmes dynamiques : Jean-Christophe Yoccoz
- Théorie des nombres : Don Zagier
- Equations aux dérivées partielles et applications : Pierre-Louis Lions
- Sciences physiques :
- Physique quantique : Serge Haroche
- Géodynamique : Xavier Le Pichon
- Astrophysique observationnelle : Antoine Labeyrie
- Particules élémentaires, gravitation et cosmologie : Gabriele Veneziano
- Sciences naturelles :
- Évolution du climat et de l'océan : Édouard Bard
- Chimie des interactions moléculaires : Jean-Marie Lehn
- Chimie de la matière condensée : Jacques Livage
- Génétique et physiologie cellulaire : Christine Petit
- Biologie et génétique du développement : Spyros Artavanis-Tsakonas
- Immunologie moléculaire : Philippe Kourilsky
- Physiologie de la perception et de l'action : Alain Berthoz
- Neuropharmacologie : Jacques Glowinski
- Médecine expérimentale : Pierre Corvol
- Biologie historique et évolutionnisme : Armand De Ricqlès
- Génétique humaine : Jean-Louis Mandel
- Psychologie cognitive expérimentale : Stanislas Dehaene
- Sciences philosophiques et sociologiques :
- Philosophie du langage et de la connaissance : Jacques Bouveresse
- Philosophie des sciences biologiques et médicales : Anne Fagot-Largeault
- Philosophie et histoire des concepts scientifiques : Ian Hacking
- Histoire des syncrétismes de la fin de l'Antiquité : Michel Tardieu
- Anthropologie de la nature : Philippe Descola
- Théorie économique et organisation sociale : Roger Guesnerie
- Etudes juridiques comparatives et internationalisation du droit : Mireille Delmas-Marty
- Etude de la création littéraire en langue anglaise : Michael Edwards
- Rationalité et sciences sociales : Jon Elster
- Sciences historiques, philologiques et archéologiques :
- Littératures modernes de l'Europe néolatine : Carlo Ossola
- Théorie linguistique : Claude Hagège
- Civilisations de l'Europe au Néolithique et à l'Âge du Bronze : Jean Guilaine
- Histoire du monde indien : Gérard Fussman
- Histoire de la Chine moderne : Pierre-Étienne Will
- Antiquités nationales : Christian Goudineau
- Histoire turque et ottomane : Gilles Veinstein
- Civilisation pharaonique : archéologie, philologie, histoire : Nicolas Grimal
- Histoire et civilisation du monde achéménide et de l'empire d'Alexandre : Pierre Briant
- Religion, institutions et société de la Rome antique : John Scheid
- Langues et religions indo-iraniennes : Jean Kellens
- Littératures de la France médiévale : Michel Zink
- Histoire de l'art européen médiéval et moderne : Roland Recht
- Histoire moderne et contemporaine du politique : Pierre Rosanvallon
- Assyriologie : Jean-Marie Durand
- Histoire contemporaine du monde arabe : Henry Laurens
- Épigraphie et histoire des cités grecques : Denis Knoepfler
- Littérature moderne et contemporaine : Histoire, critique, théorie : Antoine Compagnon
- Création artistique : Pascal Dusapin et Ariane Mnouchkine (professeur associé pour 12 mois) Grands conférenciers
:Voir aussi la liste des professeurs au Collège de France depuis 1530 Pierre Bourdieu, qui y a enseigné, le qualifiait de « lieu de sacralisation des hérétiques ». Parmi les professeurs ayant enseigné au Collège de France, on peut citer :
- Raymond Aron
- Roland Barthes
- Émile Benveniste
- Claude Bernard
- Marcellin Berthelot
- Joseph Bertrand
- Yves Bonnefoy
- Pierre Boulez
- Fernand Braudel
- Jean Brunhes
- Jacques Bouveresse
- Guillaume Budé
- Jean-François Champollion
- Jacques Charpentier
- Alexandre Chodzko
- Yves Coppens
- Georges Cuvier
- Pierre Danès
- Michel Foucault
- Gilbert Génébrard
- Bronisław Geremek
- Étienne Gilson
- Albert Grenier
- Maurice Halbwachs
- René Huyghe
- Jean Irigoin
- Henri Laoust
- Pierre de La Ramée
- Louis Lavelle
- Claude Lévi-Strauss
- Pierre Émile Levasseur
- Denys Lambin
- Maurice Lévy
- Edmond Malinvaud
- Louis Massignon
- Jules Michelet
- Jacqueline de Romilly
- Antoine-Isaac Silvestre de Sacy
- Paul Valéry
- Jean-Pierre Vernant
- Jules Vuillemin En outre, mentionnons les professeurs distingués par le Prix Nobel :
- Henri Bergson
- Claude Cohen-Tannoudji
- Jean Dausset
- Pierre-Gilles de Gennes
- François Jacob
- Frédéric Joliot
- Jean-Marie Lehn
- Jacques Monod ainsi que par les Médailles Fields :
- Alain Connes
- Pierre-Louis Lions
- Jean-Christophe Yoccoz et le premier Prix Abel :
- Jean-Pierre Serre Un seul enseignant est élu par ses pairs pour chaque discipline, qu'il aura pour mission de représenter. Les conférences du Collège de France ne sont pas télédiffusées sur le territoire français. Certains professeurs assurent une partie de leurs conférences en France ou à l'étranger. Certaines sont cependant diffusées sur France Culture Bibliothèques du Collège
Depuis 1936, le Collège a rassemblé les ouvrages en sa possession dans une bibliothèque générale, des bibliothèques spécialisées se développant auprès de quelques chaires. Sa bibliothèque d'égyptologie est spécialisée sur l'Égypte pharaonique, l'Égypte chrétienne, sur les linguistiques hiéroglyphiques, hiératiques, démotiques et coptes, sur l'histoire et l'archéologie de l'Égypte et de la Nubie. Elle conserve les fonds d'archives scientifiques des professeurs titulaires de la chaire et d'égyptologues français et étrangers. Égyptologie
Le Collège de France abrite le siège de la Société française d'égyptologie (secrétariat : entrée 22 rue des Bernardins, Paris ). Le bâtiment
Le bâtiment principal est réalisé par l'architecte Jean-François Chalgrin en 1780. Il est entouré de bâtiments de laboratoires modernes. Deux autres immeubles sont dévolus au Collège de France à Paris, près du Panthéon et près du ministère de la Recherche. Voir aussi
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