Le niçois est une variété de la langue d'oc ou occitan parlée:
- dans le Comté de Nice ou Pays niçois (correspondant à peu près à l'arrondissement de Nice, situé dans le département français des Alpes-Maritimes), à l'exception des zones du mentonasque et du royasque, des parlers de transition. On l'appelle aussi par son nom autochtone orthographié niçard (norme classique) ou nissart/niçart (norme mistralienne), Selon la classification dialectologique, le niçois est une forme particulière de l’occitan . Pour des raisons historico-culturelles, les Niçois appellent leur langue niçois .
Les noms du niçois
Dans leur langue maternelle, les habitants de Nice (Nissa/Niça) se désignent par le gentilé niçard, niçarda (norme classique) ou bien nissart nissarda / niçart niçarda (norme mistralienne). Quelle que soit la graphie utilisée, on prononce dans tous les cas . Dans la forme masculine , le est le résultat d'un assourdisement d'un d en finale. L'adjonction facultative d'un son final d'appui, après final, est une particularité de la phonétique niçoise (mais ce n'a pas de valeur phonologique et n'est pas noté dans l'orthographe, qu'elle soit classique ou mistralienne). Il existe des variantes graphiques innombrables en raison des difficultés à véhiculer une norme linguistique stable: avec -ç- ou -ss-, avec -d ou -t (voire -te). Le ç est une graphie préconisée par Frédéric Mistral par exemple. Georges Castellana indique lui aussi : « Nice : Niça ; lu Niçart ». En français, pour qualifier les habitants de Nice , le gentilé habituel est niçois . Nissart et niçard s'emploient depuis peu en français, pour désigner tout ce qui a trait aux traditions et aux gens qui parlent la langue de Nice du comté de Nice, une forme de renaissance de cette culture Normes, graphies, standardisation
Le niçois peut utiliser deux normes :
-La norme mistralienne, plus proche des habitudes écrites du français. L'utilisation de cette dernière est liée au contexte historique, avec le rattachement du Comté de Nice à la France en 1860. Elle est régie en principe par le Félibrige (mais il existe aussi une Acadèmia Nissarda).
-La norme classique, qui privilégie les traditions autochtones de la langue. Elle a été développée par Robert Lafont (Phonétique et graphie du provençal, 1951; L'ortografia occitana, lo provençau, 1972) puis Jean-Pierre Baquié (Empari lo niçard, 1984) et relève de la compétence du Conseu de la Lenga Occitana (CLO).Elle ne reconnait pas la diphtongue dans ce parler Des graphies italianisantes ont existé mais elles ont été abandonnées suite au rattachement de Nice à l'empire français. C'est Rancher, grand auteur classique niçois qui se pose en 1830 la question de la graphie dans son oeuvre "la neimada" la question de la graphie bien avant Mistral. Il est normal aujourd'hui, qu'on la qualifie "d'italianisante" puisque à cette époque Nice appartenait aux Etats Sardes (qui n'existent plus aujourd'hui ) On peut dire que le niçois a gardé certaines des plus anciennes formes de l'occitan, les autres dialectes d'oc comme le provençal général s'étant un peu plus francisés de par leur histoire. Sur cette question, voir aussi l'article provençal. Dialectologie
Certains utilisent le terme niçois pour désigner la variété utilisée dans la seule ville de Nice à l'exclusion des autres variétés utilisées dans le Comté de Nice - pour comparer le niçois au peillasque par exemple. Plusieurs isoglosses traversent en effet le comté de Nice, les différences sont les plus marquées entre le niçois de la côte et le gavot (vivaro-alpin) de l'arrière-pays, qui, dans le nord du comté, a conservé la désinence féminine -a prononcée (identique en cela au provençal général) ou la prononciation du -r final des verbes à l'infinitif. Enseignement
Des milliers de jeunes et d'adultes prennent des cours de niçois, sans être nécessairement d'origine niçoise. Il s'agit le plus souvent d'options facultatives dans le cadre universitaire destinées à compenser un deficit de points dans les autres matières. Le niçois à l'école est enseigné avec peu de moyens à l'école primaire et secondaire, avec option au baccalauréat (École Calandreta de Drap, cours optionnels dans l'enseignement public). Présence culturelle, littérature, musique
Le niçois est l'objet d'une présence culturelle constante, avec des créations littéraires et de la chanson.
- Théâtre : Francis Gag, théâtre Barba Martin, théâtre de la ciamada nissarda, Serge Dotti, Raoul Natiez
- Poésie : Rancher, François Guisol, Eynaudi, Alan Pelhon, Jan-Luc Sauvaigo
- Prose : Bertran dau pujet, Raymon Ferraud, Reinat Toscano, Joan Badat. Francés Pelós (XVe siècle) puis Fulconis (XVIe siècle) ont fait imprimer des traités de mathématiques en niçois.
- Chanson : Jouan Nicola, Menica Rondelly , Eugene Emmanuel, Jean-Luc Sauvaigo, Mauris, Christian Bezet, Nux Vomica ( http://www.nuxvomica.org ), L'Ontario, Dédé Trucchi
- Musiques : "Mélonious quartet" direction Patrick Vaillant, http://www.bastiancontrari.com mandoline, L'As Pagat lou Capeù, Corou de Berra', direction Michel Bianco http://www.coroudeberra.com (chant polyphonique ), Bachas Revues
- Lou Sourgentin, La Ratapinhata Nòva (années 1980), La Beluga ===